DAVID TREZEGUET, c'est vous qui manquez le penalty. Que ressentez-vous ?

D.T. : Moi, depuis tout petit, j'ai toujours la tête haute. Ce sont des choses qui arrivent dans le football. Ça fait partie du jeu. Gigi (Buffon) me connaît depuis longtemps. Mais je pense avoir bien placé mon penalty. La malchance fait que... La chance n'était pas avec moi depuis le début de la compétition. Mais il faut l'accepter et passer à autre chose. Tous mes coéquipiers m'ont réconforté. Mais c'est le football. Le plus important maintenant, c'est de penser au futur. On sort la tête haute.

Vous connaissez bien Buffon. Ça a joué sur ce penalty ?

D.T. : Parce que je le connais, je le tire un peu différemment. Oui, je pense. J'ai essayé de placer mon ballon le mieux possible car justement il me connait très bien. On travaille ensemble depuis l'année 2000. J'ai pris mes responsabilités puisqu'on m'a demandé de tirer ce penalty. J'étais d'accord. Mais ça n'est pas moi qui le dit, mes coéquipiers m'ont dit que le penalty était très bien placé. Ça touche la barre. Dommage...

A titre personnel, on sent que vous avez vécu un mois difficile...

D.T. : Oui. Dans la globalité, ça été un Mondial difficile, on peut le dire Il faut dire qu'on a adopté un nouveau système qui n'était peut-être pas le plus adapté à mes qualités. Je pensais sans doute avoir plus de possibilités de m'exprimer. Ça n'a pas été le cas. Mais je me suis adapté aux choix de monsieur Domenech. Je l'ai accepté sans problème comme tout joueur de haut niveau. On a fait un très bon Mondial. De mon côté, je voulais démontrer quelque chose de plus. Ça n'a pas été le cas. C'est dommage. Mais ça fait partie d'une carrière de footballeur. J'ai connu pas mal de chose. Je vais essayer de relever la tête au plus vite.

Aujourd'hui, c'est la plus grosse déception de votre carrière ?

D.T. : Non... Non parce que j'ai déjà eu l'occasion de la gagner en 1998. Ça n'est pas ma plus grosse déception.

L'équipe nationale, ça n'est pas fini pour vous ?

D.T. : Je pars en vacances. On verra après.

Le tournant du match, c'est l'expulsion de Zinédine Zidane ?

D.T. : Non... On a fait avec. Voilà, il y a eu les penalties. C'est une histoire à part. Mais on est content du match qu'on a fait. On sait que les penalties, c'est un peu du hasard. On a démontré nos qualités face à l'Italie. Je pense qu'on a fait un très bon match. Félicitations à l'Italie. Elle a réussi un beau Mondial avec les caractéristiques de son jeu.

Est-ce que son geste terni son départ ?

D.T. : Je ne retiens que ses qualités d'homme. Il est très fort. Bravo ! Il faut dire que c'est un joueur d'une qualité exceptionnelle. Mais moi, à titre personnel, j'oublie ça. Il faut connaître l'homme. Il a fait un Mondial exceptionnel. Je pense qu'il a montré qu'il était toujours un grand joueur. Après, ça va vite dans le football. Il ne nous a pas parlé dans le vestiaire...

Vous qui parlez italien, savez-vous ce que Materazzi a dit à Zidane ?

D.T. : Non...

On vous a senti très marqué à la fin du match...

D.T. : Oui. C'est normal. Quand on n'a pas la possibilité de gagner une compétition de cette importance, ça n'est pas évident. On a fait mieux qu'eux. On a peut-être démontré quelque chose de plus. Même si ça n'a pas été un très bon match, on avait peut-être mieux à faire. Il faut l'accepter. Je suis quelqu'un qui veut toujours relever la tête. Je vais le faire sans problème. On va tous partir en vacances parce que je pense qu'on n'en a besoin. Et après, essayer de prendre un nouveau départ.

Quel bilan tirez-vous de cette Coupe du monde ?

D.T. : On a fait un beau Mondial par rapport à nos qualités. On a montré qu'on était fort. On a éliminé trois nations de haut niveau : le Brésil, l'Espagne et le Portugal. C'est très dommage qu'on n'ait pas eu la possibilité de le gagner. Mais, dans la globalité, on a quand même fait quelque chose de pas mal.

Vous pensez déjà au France-Italie en septembre prochain ?

D.T. : Je n'ai pas trop réfléchi à ça pour l'instant. Je vais d'abord bien profiter de mes vacances.